Wednesday 7 May 2008

nevermind what was it anyway

Lorsque je me réveille il est 15 heures et j'ai terriblement mal, alors je me traine jusqu'à la cuisine et j'ingurgite quelque chose et mes médicaments, puis je l'installe sur le balcon avec une cigarette et je parcours la biographie de Kerouac, pas mal de trucs me dépassent là dedans, tout parait en fait si évident que s'en devient effrayant, et le fait que le frère de Jack soit mort de cette charmante maladie qu'est la mienne me refroidit quelque peu. Je vais dans la salle de bain et Jeanne m'appelle à ce moment là, alors je prends une douche et je pars la rejoindre au Voxx. Arrivée là-bas, avec le quart d'heure de retard de rigueur sous le bras, je m'arrête dehors pour terminer ma cigarette, et, alors que je regarde les chaussures pailletées d'une petite pouffiasse, je réalise que Clarisse et Constance sont attablées à la table de la dite pouffiasse, et, comme à chaque fois qu'elle me voient, elles font comme s'il n'en était rien et détournent le regard, de peur que ma vue ne leur gâche la journée -en leur rappelant leur médiocrité-, sûrement. Je finis ma cigarette et retrouve Jeanne à l'intérieur, alors on parle de musique et des chansons qu'on reprendra lorsque l'on saura enfin jouer convenablement, et de faire des flutes dans des carottes et des batteries avec des poireaux, tout en essayant, sans succès, de trouver qui est le jeune homme qui est dehors. Après d'autres inepties du même genre, on paye notre consommation et on passe chez Hell yeah!, le nouveau magasin de Sam, puis chez Carhart, puis chez Marquis, à qui on demande si les tatouages semi-permanents existent, et enfin à la Galerie des Terreaux afin de récupérer les horaires des navettes pour les Nuits Sonores. Après ce programme fascinant je vais faire un tour dans une église fermée et on rentre chez Jeanne, je me douche, je lis, elle se douche, j'essaye de jouer une chanson des Kinks à la guitare, on cherche quelle coloration m'irai, on ne trouve pas, et on fini par s'en aller, vers 21 heures. On va au McDo, puis on se dirige vers le Citron et en traversant la Saône on croise des policiers et des pompiers, et lorsqu'on leur demande ce qu'il se passe ils nous disent qu'un cadavre a été trouvé. Et cette macabre nouvelle me fascine autant qu'elle me répugne. On arrive au Citron, en bas le concert à l'air nul alors on va s'installer en haut, je vais aux toilettes et en revenant je fais une petite galipette sur les sièges, et Jeanne essaye également, mais elle se mange la table au moment même ou Fred arrive, alors je ris. Ensuite on sors, on va s'assoir dans le parc, je m'amuse sur les jeux pour enfants pendant que Jeanne fume, puis on se met à chanter des chansons idiotes de comédies musicales. On retourne au Citron, on bois une bière, on parle avec Joe et puis au bout d'un moment il finit par être presque minuit alors Jeanne s'en va déçue par Ernest qui n'a pas porté suffisamment d'intérêt à ses charmes, si nombreux soient-ils. Je reste au Citron où je bois un gin tonic en discutant avec Fred, et je me dis que ce soir planait dans l'air la même insouciance que l'été dernier, cette insouciance qui doucement nous porte et qui me manquait terriblement.Vers 1 heures je finis par m'en aller, je marche jusqu'au Terreaux en fumant cigarette sur cigarette, et une fois là-bas je prends le bus, dans lequel il n'y a rien d'autre que des gens bourrés, des gens qui affirment être gynécologues ou qui parlent de Sophocle, et d'autres qui font des paris sur la durée du trajet. Très précisément 15 minutes et 37 secondes plus tard le bus s'arrête quelque part au fin fond de Lyon, et devant l'entrée de l'ancienne usine SLI il y a quelque chose comme 500 personnes, mais je contourne la foule et me dirige vers l'entrée du fond où je retrouve Manon qui cherchait à faire rentrer Cha en utilisant mon nom sur la guestlist, mais je finis par réussir à rentrer. A l'intérieur c'est un bordel monstre, il y a énormément de monde, et après avoir erré un peu dans tous les sens on s'assied et on prend des photos, puis je cherche à rejoindre Joe et Anne, j'achète à boire, et les filles me retrouvent au bar. On essaye de savoir quand passe Wire, mais ça s'avère compliqué, alors on va dire bonjour à Apolline qui est occupée à fourrer des saucisses dans des demi-baguettes. On s'en va et se dirige vers la scène Kreuzberg où finit par commencer Wire, dans le public quelques jeunes et beaucoup de vieux, sur scène des vieux uniquement, et vieux ou jeunes chacun se laisse emporter par la folie punk de Wire, quelque chose de gentiment chaotique qui fait remuer tout le monde. Pour ma part le chaos se fait à l'intérieur et m'empêche de bouger, et derrière moi il y a Olivier qui, aussi autiste que moi, reste planté immobile au milieu de la foule.

1 comment:

Vadim P. said...

Je sais. Les zeugma sont surement l'essence du meilleur moyen de dérouter les gens et de tenter d'etre aussi limpide que le silence des eaux lumineuses et que toi.